- TEATRO COLÓN
- TEATRO COLÓNTEATRO COLÓN, Buenos AiresPremier Opéra d’Amérique du Sud par l’importance, le Teatro Colón de Buenos Aires est le deuxième du nom: le premier, d’une capacité de 2 500 places, fut inauguré en avril 1857 avec La Traviata et fonctionna sur la base d’ensembles italiens et français invités jusqu’en 1888, date de sa démolition. Le théâtre qui lui succède, d’une capacité de plus de 3 400 places (dont 1 000 debout), fut inauguré le 25 mai 1908 avec Aïda , après que l’intérim lyrique eut été assuré, vingt ans durant, par le Teatro de la Opera. Il a été gravement endommagé par un incendie en 1995.Premier des directeurs qui se succéderont à la tête de l’établissement avec une constante rapidité, Cesar Ciacchi demeura en poste jusqu’en 1914. Il mit en vigueur le système de la stagione , toujours sur le principe de troupes invitées, pour une saison qui durait de mai à août. Arturo Toscanini en 1912, mais aussi Lucrezia Bori, Margarete Matzenauer, Libero de Luca et Nazareno de Angelis y brillèrent particulièrement. Sous la direction de Walter Mocchi (1915-1918 et 1922-1924), un ensemble allemand dirigé par Felix Weingartner vint contrebalancer la tendance franco-italienne: Lotte Lehmann, Helen Wildbrunn y chantèrent en particulier Wagner. Après une tentative malheureuse d’administration municipale, le théâtre devint indépendant en 1931. On y verra alors paraître Otto Klemperer et Ernest Ansermet, puis, régulièrement, Fritz Busch (1933-1945), Erich Kleiber (1937-1941) et Albert Wolff (1938-1946). À partir de 1936, le Colón s’étant doté d’une structure orchestrale et chorale fixe, la saison s’étendit d’avril à novembre et ne fit plus appel aux troupes importées. La dictature péroniste sera néfaste au rayonnement du théâtre, qui ne retrouvera son audience internationale qu’après 1955: Alberto Erede, Thomas Beecham — qui aura marqué le cinquantenaire du Colón de mémorables représentations —, Ferdinand Leitner, Istvan Kertesz, John Pritchard, Georges Prêtre y dirigèrent des productions généralement classiques mais souvent d’un très haut niveau vocal; ainsi le théâtre pourra-t-il présenter en 1967 six cycles de La Tétralogie avec, entre autres, Wolfgang Windgassen et Birgit Nilsson. Certaines de ces représentations sont entrées dans la légende dorée de l’opéra, telles celles d’Iphigénie en Tauride , où s’illustra Régine Crespin.La dictature (1973-1983) sera à nouveau néfaste au renom du théâtre. Parmi les créations importantes faites au Colón, on citera, outre de nombreuses premières sud-américaines du répertoire européen: Aurora de Héctor Panizza (1908), El Sueño del Alma de Carlos López Buchardo (1914), Huemac de Pascual de Rogatis (1916), Tucumán (1918) et El Matrero (1929) de Felipe Boero.
Encyclopédie Universelle. 2012.